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L’interview de l’architecte

Lors de votre première visite au Puy-en-Velay, vous avez établi un diagnostic du site de l’Hôpital général. Quels maux, et quels remèdes, sont venus à votre esprit pour réveiller de leur léthargie des bâtiments initialement construits pour abriter la misère de quelques centaines de pensionnaires ?

Jean Michel WillmotteLors de ma première visite, l’ensemble m’a paru très confus en raison d’un agglomérat de bâtiments et d’extensions. Il a fallu, d’abord, comprendre le lieu et après essayer de le simplifier. Comment le clarifier ? En mettant en exergue le plus intéressant, et en éliminant les verrues apparues au fil du temps. Il était nécessaire de créer des connexions entre les différents espaces successivement refermés sur eux-mêmes. L’exemple, c’est l’entrée dans la cour centrale qui a été considérablement agrandie. L’ouverture vers l’extérieur était essentielle. D’un ensemble introverti, nous avons fait un lieu extraverti. Un aspect important dans un environnement où l’architecture sacrée se répand autour du site à une échelle peu courante. C’est, d’ailleurs, une caractéristique qui m’a beaucoup séduit.

Aujourd’hui, on a le sentiment "d’une résurrection". Après une période d’abandon, comment peut-on basculer dans une modernité discrète sans renier l’esprit du passé ?

Les bases étaient solides, il fallait les révéler. La matière était présente, il fallait la travailler. Mettre en évidence le beau et passer sous silence ce qui l’était moins. Nous avons conçu une espèce de scénographie, un enchaînement des espaces et des divers niveaux. La hiérarchie des volumes a beaucoup joué. La résurrection vient de la clarification de l’ouverture, de cette grande clarté. La première fois que j’ai visité les lieux, j’étais complètement perdu. Notre souci a été de redonner une limpidité à l’ensemble. La touche de modernité est apportée par la surélévation de la toiture, la création d’attiques, une figure classique traitée de façon contemporaine. La fissure entre les bâtiments que les siècles séparent est une sorte de respiration. Le côté transition est très important dans toute cette réalisation. La maison du Dauphin avec son bouclier métallique est là pour réveiller l’ensemble. Cette lame de métal donne la note contemporaine, elle attire le premier coup d’œil, mais souligne, également, les moindres détails comme les joints creux.

Vous avez, en fait, transformé une citadelle en un univers ouvert sur plus de deux hectares de terrain. Ici, point de stéréotype, l’agencement des bureaux n’a rien à voir avec un quelconque standard ? L’aspect fonctionnel n’en souffre-t-il pas ?

Le standard, c’est la répétition. Ce qui est fabuleux au Département, c’est de passer d’un bureau à l’autre, ils sont tous de dimensions différentes. L’un a gardé une vieille porte, l’autre un morceau de cheminée. Les rangements sont en partie basse ou haute, verticaux ou horizontaux. C’est un univers très poétique, très vivant. C’est aussi l’intérêt du projet.
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