Marine, infirmière en réanimation

"Cette crise sanitaire a impacté ma vie professionnelle comme ma vie personnelle."

Dans mon travail, les 15 premiers jours ont été particulièrement difficiles. Nous ne savions pas vraiment ce qui nous attendait. Nous étions, bien sûr, au courant que nous allions être mobilisés durant cette crise mais nous nous posions des tas de questions ; sur les équipements, allions-nous disposer de suffisamment de matériels, sur notre organisation interne, allions-nous devoir dormir à l’hôpital ou dans des chambres d’hôtels ?

Par la suite, la situation s’est calmée. Au Puy-en-Velay, nous sommes relativement préservés par rapport à d’autres départements.

"En revanche, ce qui est plus compliqué à vivre, c’est la détresse des patients face au confinement. Ils ne peuvent pas voir leurs proches et nous devons faire l’interface entre eux et leur famille. C’est un vrai crève-cœur mais nous n’avons pas le choix."

C’est d’autant plus éprouvant que moi-même je ne vois pas mon entourage alors que je suis très famille.

"Ce manque de contact physique direct avec mes parents, mes grands-parents, mes amis est dur à vivre."

Dans ces moments pénibles, heureusement, je peux me tourner vers mon compagnon et mes collègues. Entre personnel soignant, nous nous soutenons énormément. Dans l’adversité, les liens se sont resserrés et nous pouvons compter les uns sur les autres.

"Sans oublier, la population qui fait preuve à notre égard de tellement de belles attentions."

Les restaurateurs nous livrent des repas, les écoles nous envoient des dessins…Nous avons beaucoup de marques de reconnaissance. Les gens ont pris conscience, je crois, de l’importance et de la dureté de nos métiers. J’espère que le Gouvernement aussi.

 

Merci à Marine de nous avoir consacré quelques minutes pour nous faire part de ses sentiments par rapport à cette crise et surtout pour son investissement au quotidien envers les personnes atteintes par le virus !