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Richard, transporteur de bétails

Richard , transporteur de bétails
Retrouvez le témoignage de Richard ARCIS, 44 ans, transporteur de bétails au Monastier sur Gazeille :

 

Avant le 17 mars, je passais mon temps sur la route à transporter du bétail en Italie, en Espagne et un peu au Maghreb. Après le 17 mars j’avoue que rien n’a vraiment changé. Le confinement n’a pas modifié le travail en lui-même, d’un point de vue de l’organisation en tout cas, si ce n’est que nous n’allons plus, pour le moment, en dehors de la zone euro et que les autoroutes sont vraiment désertes. D’habitude au tunnel de Fréjus c’est bondé. Allez-y maintenant, vous verrez, il n’y a pratiquement pas un chat ! C’est déroutant au début et au final, plutôt plaisant pour quelqu’un comme moi qui prend régulièrement la route.

En revanche, le confinement rend difficile ce que j’appellerai les « à cotés ».

« J’ai beaucoup de mal, par exemple, à me nourrir correctement lorsque je vais à Milan, Turin ou Bologne. »

Aucun des restaurants, que je fréquente en temps normal, est ouvert. Il n’y a pas de système de plats à emporter comme en France. Je me rabats du coup sur les grandes surfaces lorsque c’est possible.

« Pour vous dire, avant le confinement, je pouvais prendre un repas chaud par jour, là c’est un par semaine. »

La plupart du temps, c’est un sandwich mangé sur une aire d’autoroute et voilà tout. Mais le plus compliqué, c’est vraiment le manque d’hygiène. Je suis toute la journée dans le camion, je transpire, je livre les bêtes et ensuite je dois nettoyer le véhicule où des dizaines de bestiaux étaient entassés, vous imaginez un peu le tableau. Après une journée de travail, j’ai l’habitude de prendre une bonne douche.

« Là c’est la croix et la bannière pour se laver. Il arrive parfois que je profite de l’eau d’une fontaine pour me débarbouiller un peu. »

Les routiers sont tous dans le même bateau de toute façon. Nous faisons avec, nous n’avons pas le choix.
Et puis, entre nous, je préfère travailler que de rester chez moi à tourner en rond.
Même si, au moment où je vous parle, j’ai envie que d’une seule chose : rentrer chez moi au Monastier. Une bonne douche bien chaude et un bon petit plat m’y attendent. Parfait pour me requinquer et repartir, sur les routes, du bon pied.

 
Richard transporte du bétail
Merci à Richard de nous avoir consacré quelques minutes pour nous faire part de ses sentiments par rapport à cette crise et de ses conditions de travail compliquées.
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