Arnaud, infirmier libéral

Durant toute la période de confinement, ma principale préoccupation est de respecter scrupuleusement à la lettre les gestes barrières afin de ne pas mettre en danger mes patients qui sont majoritairement des personnes âgées.
Tous les jours, j’enfile, dans un coin de mon garage, l’équipement complet (masque, gants, blouse) et je pars faire ma tournée.

 

"Les journées sont rallongées.
Je commence généralement à 5h30 du matin et je ne reviens pas avant 20h."

En plus de mes patients habituels, j’ai des personnes qui m’appellent pour faire des prises de sang à domicile. En temps normal, ces gens passent par les laboratoires mais dans ce contexte de Covid-19, ils ne sont pas rassurés.

"Les patients me questionnent beaucoup sur le virus. Ils ont besoin de parler."

Je n’ai pas réponse à tout mais ils attendent surtout qu’on les écoute et les rassure. C’est une période lourde psychologiquement.

Les soirs, lorsque je rentre chez moi, je me déshabille dans le garage et je prends une douche avant de rejoindre ma famille car la peur de la contamination est, sans cesse, présente dans mon esprit et ce malgré le peu de cas en Haute-Loire.

Pour autant, je ne me plains pas, ce métier je l’ai choisi et je n’en changerai pas.
J’ai la chance de pouvoir compter sur un entourage extraordinaire qui fait preuve d’une belle solidarité. Par exemple, ce sont des voisins et des amis qui m’ont apporté mes premiers masques.

"Les patients, eux même, sont reconnaissants. Certains me disent tout simplement merci. Cela me suffit amplement. Je fais juste mon métier."

 

Merci à Arnaud de nous avoir consacré quelques minutes pour nous faire part de ses sentiments par rapport à cette crise et surtout pour son investissement au quotidien envers les personnes les plus fragiles !